Oui, vous savez bien, à la retraite, on n'a plus de vacances, because on ne s'arrête jamais...
Je vous dis ça parce que dimanche , on descend dans le Sud, pour une quinzaine de jours près de pépère Pignan, prendre un peu du soleil qui reste à cette saison...
Mais je voulais aussi vous parler des grandes vacances qu'on nous imposait dans notre vingtième année....
Enfin, moi, j'appelle ça des vacances, ce n'en était pas vraiment...
Pourquoi, je vous parle de ça? Parce que j'ai un copain (c'est le mot, on l'a partagé pendant deux ans, le pain et le boulot)
vient subrepticement de me rappeler qu'il y a cinquante ans, j'avais 15 jours d'armée et qu'uil ne restait plus que 27 mois 1/2 de congés devant nous, un bel avenir...
Le service militaire, voilà une affaire. A l'époque, la guerre d'Algérie, comme on disait, on envoyait les "appelés" au charbon pour faire le maintien de l'ordre, et, pour disposer d'effectifs suffisants, on avait trouvé un truc sympa, c'était allonger the service à 28 mois, une paille!
Je ne vous parlerai pas du conflit , je ne l'ai pas vécu sur le terrain, j'étais "exempt d'AFN" because mon papa n'est pas rentré de déportation. Mais j'ai une petite idée du vécu que mes potes m'ont rapporté et du désarroi que certains ont vécu là-bas...
Mais mon propos est ailleurs. Je vous parle du service militaire.
Voilà un vocable bien Martial hein!
Eh bien je trouve que ce fut une hénorme connerie que Jacqou le Chiracou l'ait suspendu (oui il n'est pas supprimé )
Pourquoi?
1) Parce que c'était en premier lieu, aux trois jours auxquels aucun citoyen n'échappait , un moyen FABULEUX d'évaluer le niveau et l'évolution de la population du pays.
2) Parceque c'était un mixage plein de richesses de la population
3) Un outil efficace de socialisation et de conscience civique, d'opportunités de se former et de découvertes
Bon voilà les principaux arguments en faveur, mais au- delà de ça il y a le revers de la médaille
1) L'esprit complètement obsolète du système sorti d'un temps de guerre, avec des cadres inadaptés de vieilles badernes à la rencontre d'une population jeune dans un temps de paix qui ne pouvaient pas se comprendre.
2) Plongés dans un macrocosme isolé des "civils" les appelés , pressés par une règlementation restrictive étaient dévalorisés.Certains n'ont pas supporté et sont tombés dans la dérive.
3) Les individus n'étaient pas considérés comme des "personnes" mais un élément de l'effectif, l'armée est un comptable...
4) Ségrégation entre "les actifs, surtout les cadres sup" et les "appelés"
Le service était un temps utile, il fallait le réformer de fond en comble et l'adapter à la nouvelle donne politique et sociale. Se servir de cet outil en partenariat avec le civil pour former, intégrer ,adapter les populations et renommer ce vocable rébarbatif de "Militaire"
Pour vous parler de mon séjour en kaki, je dirais pour mon compte (ce ne fut pas le cas de tous) que j'en ai tiré un bilan très positif sur le plan humain sauf que sur le plan économique, 28 mois sans salaire, avec une solde en peau de chagrin, c'était loin d'être le pied, surtout pour mam qui avait deux bidasses sous la banière en m^m temps et un troisième en pension. Brave maman!
Revenons à mon vécu:
Le centre d'instruction de Montluçon...Un portique bien curieux ...
J'ai d'abord eu la chance d'être incorporé dans le "Service du matériel" qui correspondait à mon métier, après des classes classiques, hein j'vous fais pas de dessin, un peloton plus technique, mécanique autochars, me voilou propulsé "Moniteur d'auto-école" avec une expérience de 20h de conduite, ils ne doutaient de rien les chefs. M'enfin le bonhomme nommé Bigadier-chef a fait honneur à son rang et la mécanique, ça me connaissait.
.Après 6 mois J'ai l'insigne honneur d'être muté avec la fonction de secrétaire de l'auto-école, la FRAC comme on disait
Formation Rationnelle Accélérée des Conducteurs..Un monde nouveau et inconnu s'ouvrait à moi.
Gérer le parc . Organiser les permis, désigner les officiers jurys d'examens (PU...ça j'aimais bien, les barettes, ce coup là ne pouvaient pas m'envoyer aux pelottes, j'avais pauv' B/C un pouvoir sur eux, jouissif!!!)
Le château : Centre de formation des brigadiers du service du matériel à Metz
Alors voilà mon boulot pendant 2 ans à 5 F par mois...
Mais c'est là que j'ai fait mes meilleurs copains. Vous le savez bien vous mesdames qu'on a les meilleurs copains d'armée...Et dans ces copains, il en est un avec lequel je suis resté en contact et c'est de lui dont je veux vous parler.
Après quelques années nous nous sommes éloignés pour les simples raisons de la vie, Enfants, boulot etc...et le contact fut rompu quand il a changé d'adresse.
Mais le hasard fait bien les choses, Je vous le donne en mille !!! ce sont 3 de mes cousines qui ont retrouvé Dominique en voyage touristique en Roumanie!!! Ce n'était pas "Il faut retrouver le soldat Rayan" mais presque...
" Domi : vous êtes de l'Est avec votre accent"
"Les cousines: Oui, on est vosgiens"
"Domi: vous êtes d'où dans les Vosges?"
"Les cousines: On est de La Bresse"
"Domi :Ah! j'avais mon meilleur copain à l'armée qui était de La Bresse"
"Les cousines : il s'appelait comment?"
"Domi: Martial Claudel"
" Les cousines : Oh mais c'est notre cousin!!!"
ETONNANT, NON?
Depuis on échange régulièrement .
Je voudrais conclure que l'amitié est quelque chose de profond et d'ancré que le temps n'efface pas
et au-delà des classes sociales ....
Salut Dominique.